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LA PLUIE (1998) de Daniel KEENE
 
 

Présentation du projet

Ce projet artistique intitulé LA PLUIE réunit deux monologues de Daniel Keene, écrits en 1998 : La pluie et Le premier train. Nous souhaitons cette fois non pas concevoir une forme de représentation théâtrale achevée, c’est à dire finalisée dans un espace clos précisément conçu pour le théâtre, mais bien plutôt mettre en place les conditions nécessaires à la transmission directe de textes essentiels par des comédiens narrateurs à l’intention des spectateurs auditeurs.

 

Dans cette perspective, nul besoin d’un espace conventionnel, nul besoin d’effets de plateau, de lumières et de sons ; seules la présence et la voix des comédiens narrateurs comptent.

 

Ces textes peuvent être dits et transmis au sein de tout espace de rencontres, salle des fêtes, ateliers d’entreprise, préau de lycée, foyer rural, hall d’université ou salle de lecture d’une bibliothèque municipale. Peu importe le lieu, pourvu que l’assistance ait la possibilité de recevoir cette forme d’expérience directe, communiquée dans un langage poétique autant que théâtral. Peu importe le lieu, pourvu que la transmission de l’expérience, simultanément individuelle et collective, s’accomplisse.

 

Avec ce projet, nous souhaitons aller à la rencontre de nos publics : jeunes et moins jeunes, ruraux autant que citadins, hommes et femmes, familiers ou non de l’expression théâtrale. Notre démarche est celle du conteur, du narrateur qui, se déplaçant de village en village, transmet dans une relation de proximité le fruit d’une expérience qu ‘il a fait sienne : l’expérience des hommes et de la vie et que seuls de rares poètes expriment. Un peu de lumière, beaucoup de compassion, au sens véritablement profond de ce terme. C’est bien de cela qu’il s’agit dans cette écriture fine et ciselée comme une parure de fête réservée.

 

Extrait de LA PLUIE :

 

" Hanna, une vieille femme

Il fut un temps où les gens me donnaient toutes sortes de choses toutes sortes de gens toutes sortes de choses des miches de pain encore toutes chaudes à la sortie du four des biscuits moelleux saupoudrés de sucre glace des trognons de pomme et des boîtes d’allumettes grillées des fleurs jaunes et des paquets en papier kraft retenus par de la ficelle des couvertures et des tasses et des bouilloires et des souliers d’enfants et des plats ébréchés et des bocaux et des bocaux de cendres et la pluie un jour quelqu’un m’a donné la pluie… "

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