LES JOUEURS de Pau Miró
Traduit du Catalan par Clarice Plasteig
Dossier de communication
LES JOUEURS
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« Pourquoi il faut qu’on trinque ? »
« Parce qu’il reste encore du whisky. »
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Quatre hommes unis dans la médiocrité.
Ils n’ont pas de prénom. Acteur, Coiffeur, Professeur et Croquemort voilà ce qui nous les « manifeste » sans pour autant les définir.
Tous quatre jouent comme ils boivent, pour oublier le manque de substance de leurs vies mornes, de leurs existences sans transcendance. Ils sont « là », dans le nulle-part d’un appartement sans vie, entre une radio sans pile et un frigo vide, comme dans l’antichambre du néant.
Mais pour autant rien n’est réellement pesant dans cette histoire, aucune tristesse insondable ne les noie. Ils laissent aller le cours des choses sans pour autant se résigner – désabusés mais irréductiblement badins, ils jouent une étrange partition comme des enfants, entre réalité et semblance.
Absurdement désinvoltes, échappant à la pesanteur, ils ne sombrent jamais et se laissent dériver dans leurs vies, dans un ordinaire fantastique.
C’est une fable sans morale qui nous dit en nous faisant rire en demi-teinte : Voici l’homme !
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« L'homme est un roseau pensant inconsolable et gai »
Guy Bedos
Il faut rendre l’ambiance étrange, comme entre deux mondes de cette œuvre.
La scénographie placera les personnages dans la cuisine de l’appartement décrépi, presque fantomatique du père mort …
A la misère de la situation, répondront les misérables matériaux, les couleurs salies.
Partout le carton affleure. Les quatre personnages évoluent dans un univers de papier gouaché au bord de l’effacement, où toute exactitude formelle a disparu.
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Leur réalité c’est le factice. Ainsi rien ne cherchera à paraitre vrai.
Ce décor ne sera pas un trompe-l’œil mais le reflet d’une situation.
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